Adja Ndatta Gaye, actuellement chargée de programme chez Action for Environmental Justice (AJE). Ils s’efforcent de garantir que les agriculteurs aient leur mot à dire dans le processus et soutiennent le développement rural et la justice sociale. Adja partage son parcours d’apprentissage et ce qui l’inspire, ainsi que le travail important qu’elle accomplit dans le domaine de la justice foncière et climatique.
Pourriez-vous vous présenter brièvement et partager un peu votre travail en faveur de la justice climatique?
Je réponds au nom de Adja Ndatta Gaye , actuellement chargée des programmes à Action pour la Justice Environnementale-AJE avec une passion profonde pour la justice climatique. Mon engagement pour la protection de l’environnement a commencé depuis le lycée avec de petite action éco responsable, sans pour autant trop comprendre l’impact réel que j’étais en train d’avoir pour l’environnement dans sa globalité.
Adja Ndatta Gaye, actuellement chargée de programme chez Action for Environmental Justice (AJE)
C’est cet engagement qui m’a conduit à faire des études en ingénierie de l’environnement au Sénégal afin de mieux comprendre les enjeux et défis de l’homme sur le climat qui sont source de préoccupation majeure. J’ai pu avoir plusieurs, expériences en amont avant de pouvoir exercer ma véritable passion à AJE, en travaillant avec des juristes, des sociologues des environnementalistes…pour contribuer à renforcer la résilience des communautés et de faire émerger leur voix.
AJE, est une association qui œuvre pour le bien des communautés face aux dommages environnementaux. Elle veut contribuer à la construction d’une société sénégalaise où chaque individu, quelle que soit sa situation et sa vulnérabilité, sociale, environnementale et économique, ait le droit de vivre dans un environnement sain et préservé pour les générations futures. L’organisation travaille sur trois axes programmatiques : AJE intervient à travers 3 axes programmatiques: Genre et Changement Climatique, Conservation et transition énergétique et Contentieux environnemental et climatique.
En tant que membre de l’organisation, nous voulons donner le pouvoir aux communautés et pour le leur procurer, il faut leur fournir la bonne information a temps réel afin qu’elles puissent agir et être impliquer efficacement au changement voulu dans leur communauté. En essayant d’œuvrer pour la justice climatique, différentes interventions sont faites notamment des sessions de renforcement de capacités sur la justice environnementale, les enjeux et défis de l’exploitation des hydrocarbures, sur les mesures de sauvegarde environnementale et sociale, démocratiser les cadres normatifs liés particulièrement à l’environnement … Ces sessions sont des moments d’échanges et de partage avec les communautés afin de leur fournir un espace pour vulgariser les questions qui tournent autour du climat qui restent encore très peu débattues notamment avec les communautés impactées. En effet, les communautés ont des connaissances empiriques mais souvent n’ont pas le langage adéquat comme ceux des scientifiques. Donc, afin d’agir ensemble et avoir un impact durable nous nous appuyons sur ces connaissances pour leur donner des outils pour agir efficacement.
Il y’a eu plusieurs expériences et côtoyer plusieurs personnes qui y ont jouer un rôle important dans sur engagement.
Le Delta du Saloum, un écosystème de 219 iles et ilots qui concentre 80% des moyens de subsistance des communautés en particulier les femmes. C’est aussi une zone de frayère pour ne pas dire l’essentiel de nos ressources halieutiques proviennent de cette zone. Aujourd’hui, avec le changement climatique et ses effets sur l’écologie du Delta, on voit des villages disparaitre, des sites de production pour les femmes détruites, des conditions de vie en suspens, des ménages désemparés. Cette situation est inspirante, elle aiguise la volonté de s’engager pour la lutte climatique en faveur des femmes, des enfants mais aussi de notre écosystème.
Adja modère une discussion communautaire au Sénégal
Une personne qui j’ai côtoyé qui m’a particulièrement marquée est feu Alimatou Sarr qui a été une femme très engagée pour la cause de sa communauté. Au-delà de son engagement pour faire changer les choses Alimatou avait une connaissance fine des impacts du changement climatique avec une approche scientifique pour expliquer les impacts mais avec une approche culturelle basée sur les connaissances endogènes afin de préserver la biodiversité avec des espaces qui sont considérés comme somptuaires.
L’un des projets qui m’a particulièrement marqué est une initiative qui consiste à contribuer à l’implication des femmes du monde rural dans la lutte contre les inégalités climatiques en zones côtières notamment dans le delta du Saloum une ville du Sénégal. Cette initiative m’a permis de comprendre à l’époque où j’étais encore novice, de comprendre l’impact des femmes sur le climat. Cette initiative, avait pour principal objectif de renforcer les capacités des femmes du monde rural sur la problématique de la justice climatique dans les zones côtières.
Après cette initiative, il fallait agir pour avoir plus d’impact afin que les femmes et les femmes handicapées soient pleinement impliquées dans les processus de décisions.
Je reste convaincue que la lutte pour la justice climatique ne pourrait se faire sans les femmes, elles sont oubliées dans les discours environnementaux et sont d’ailleurs les plus touchés par les revers du climat donc leur voix compte.
Cette première immersion avec les communautés m’a permis de mieux comprendre l’impacts des femmes sur le climat. Elles sont faiblement impliquées dans la gouvernance des ressources naturelles, elles sont en première ligne pour préserver l’environnement, et il est important de renforcer leur capacité afin qu’elles puissent participer efficacement aux décisions notamment ceux climatiques.
Ce travail m’a permis de comprendre l’importance, de les inclure car leur préoccupation sont faiblement pris en compte dans les politiques climatiques
Travailler au quotidien sur la justice environnementale, est à la fois un défi, un sacerdoce et une motivation qui nous inspirent à continuer dans cette voie. Les échanges et récits des communautés que j’ai eu l’occasion de rencontrer sont une source d’inspiration. Elles sont en première ligne des impacts du changement climatique, mais au quotidien trouve par différents voies et moyens pour renforcer leur résilience, que ça soit pour le climat ou pour les multinationales qui les nuisent.
L’AJE est une association qui œuvre au bénéfice des communautés confrontées à des atteintes environnementales.
Cette dynamique collective semblablement crée un sentiment d’appartenance du fait de l’engagement des communautés pour prévaloir de leur droit, unissent leur voix qui sont véritablement puissante et d’espoir qui crée un sentiment d’appartenance à la lutte pour le changement climatique et de comprendre que nous ne sommes pas seul et ensemble ont est plus fort. Les combats peuvent être parfois difficile, mais c’est une passion qui nous anime qui fait que nous ne pouvons pas arrêter pour participer au changement. Je crois fermement qu’ensemble, nous pouvons bâtir un avenir où la justice sociale et environnementale est au cœur de nos actions.
Je suis ravie de partager mes réflexions et mes expériences avec vos lecteurs, et j’espère inspirer d’autres à s’engager pour protéger notre planète pour les générations futures.